
« Mais je suis en direction de ce qu’il
n’y a plus à comprendre, pour ainsi le comprendre, y laisser de
l’écriture. » Thierry Metz
celui qui s’avance le dire,
simple d’un mot réduit,
impossible
à peu de chose :
portant
malade lourde,
sa route écrasée,
impossible à dire –
le soir ou l’accès aveuglé,
à cals, à courbatures,
crampe les vis
et criarde à l’oreille,
quand c’est le soir tu sais,
épaules et nuque sans gonds,
démâtées,
te vient la tête dans les mains
sans prière,
sans parole :
rien –
et alors le dire,
gouffre le vent de sel,
geste de clous la route,
asphalte l’onglée en deux mots
impossibles à dire :
viande et os par chaque déchirure,
déportés –
et doigts gourds
bordent mal la route,
ornières à griffes
hersent les pavés nus,
bleus
jusqu’à des plages
impossibles à dire –
quand c’est un soir
de froid,
de ventement coulis,
tu vas pour l’aumône
sur les places,
avec ton dire maigre
qui geint sur ta hanche : il n’y a que toi qui le voies –
carnet de cuir se dépense
pour rien,
des blancs,
des ratures,
bâille édenté des semelles,
des crocs et des dalles,
des rires faux :
une maladie de la faim -
de part un peu de dire,
trois sous dans la main
à coque dure,
pour baptême d’ivraie et d’amer :
réduit l’impossible
à un tout petit dire
pour rien –
mais la ravinerie des eaux
impossible tout dire,
le troue,
coule un manger sa main
qui dure,
qui impossible demain
et tous les autres jours –
et sur nécessiteuse paille,
enrage le carnet désossé :
montent les grands chevaux
face rouge,
de ce pauvre
dressage d’ergots –
route à dénuement de souffle,
de mots,
trop de genoux raides,
de bas-côtés enflés :
par où s’avance au carnet
l’impression d’un dire,
dans le poumon retourné ?
rhume et gelure pris
aux couloirs,
aux détours,
nerfs recuits
aux embrasures aigres,
route morte
poussant ce dire,
impossible d’un mot
à simplement
sortir –
au bord du carnet l’extrême,
à ronde de vide arraché,
ce tombé d’avance réduit
au plus simple,
ce là-dehors en désordre,
l’impossible dire
des mots –
le soir raidit la verdure,
froidit les lèvres,
blanchit les eaux –
le soir impossible la route
et le dire :
l’obscur est beau tout simple,
sans mots
à lire : Thierry Metz publié par Diérèse.
1ère mise en ligne et dernière modification le 31 octobre 2012
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