Gercée de soif, la nappe d’eau vive

Loire fonde des raisons. J’ai sorti des citations de l’eau, ici et là, maintenant. Et l’eau fixe de maintenant. Cordes de lune comprises. Les ailes de Loire sont dans les coeurs passants.
Philippe Beck


Notes de lectures

 

Carnet 1


Je reconduis la beauté au jardin de naissance et dans la souffrance des mots je retrouve la lente coalition de la mort.
 L’eau me ferme les yeux.
Guez Ricord

Ô Ether divin, souffles au vif envol,
sources des fleuves, innombrable sourire
du flot marin, terre immensément maternelle
Eschyle

 

Carnet 3


Écrire est comme la sécrétion des résines, non pas acte, mais lente formation naturelle. Mousse, humidité, argile, limon, phénomènes du fond, et non pas du sommeil ou des songes, mais des boues obscures où fermentent les figures des songes. Écrire ce n’est pas faire, mais se loger, être là.
Valente

 

Carnet 4


le mot n’est plus mot ; c’est une terrible
chute dans le silence ; il ôte le souffle
Celan

l’ailleurs
je ne l’ai pas cherché ailleurs
je me suis rapproché pour que le lointain dépose
Du Bouchet

 

Carnet 5


L’art témoigne, au milieu des aliénations de l’histoire, de ce qu’il y a d’inaliénable dans la coexistence de l’homme et du monde.
Maldiney

Il y a un dire parmi les hommes, une parole sans fin, mais n’est-ce pas une matière aussi vaine et répétitive que l’écume, le sable ou tous ces astres vacants ?
Bonnefoy

Fondamentalement, l’écriture est l’exercice d’un rapport à soi. Elle est une affaire qui se trame dans l’obscurité du lieu qu’une conscience vigile - attentive et réceptive, active et passive - entretient avec ses origines, avec ses fondements oniriques, fantasmatiques, mythiques.
Louis-Combet

As-tu le courage d’être jusqu’au bout la poésie qui te concerne ?
Bousquet



© Michèle Dujardin
1ère mise en ligne et dernière modification le 14 octobre 2010
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Messages

  • L’homme n’est qu’une fleur de l’air
    tenue par la terre
    maudite par les astres
    respirée par la mort
    le souffle et l’ombre de cette coalition
    certaines fois le surélèvent
    René Char

    Ceci me revient (je ne vérifie pas), fruit d’une rencontre essentielle, la nuit, dans la maison du poète

    en accord avec les figures surgies du fleuve
    déferlantes visages adolescents de la dalle
    sous les hélicoptères et les gaz arrachant les larmes
    déjà coulées
    et demain
    même fleuve